La relation soignante, parce qu’elle se crée dans un contexte de vulnérabilité accrue d’un de ses membres, est par essence asymétrique et peut donc donner lieu à des abus de pouvoir. La dimension éthique du soin vise précisément à éviter ces abus et à préserver, voire à rendre du pouvoir au patient.
Comment peut-on l’aider à poursuivre la construction de son autonomie, quand celle-ci est altérée par la maladie ou la souffrance ? De quelle manière appréhender l’ambivalence de la relation de soin, qui est à la fois lieu de pouvoir et lieu de générosité ? A quelles conditions peut-on inscrire la relation de soin, même si elle est asymétrique, dans une égalité fondamentale : celle de l’humanité de chacun des sujets ? S’il faut renoncer à une position en surplomb, qui prenne le pouvoir sur l’histoire de l’autre, pour lui rendre au contraire la possibilité d’exprimer ses ressources, qu’est-ce qui favorise cet apprentissage ? Quels sont les liens entre le pouvoir et la peur ? Quelle place donner à la vulnérabilité des soignants ? Est-il possible que la relation soignante puisse favoriser le cheminement de différents individus qui se rencontrent à l’occasion de la souffrance exacerbée de l’un d’entre eux ? Et dans l’affirmative, comment s’y prendre ?
A travers les actes du 8e Printemps de l’éthique, ce livre tente de donner quelques réponses à toutes ces questions, en proposant de découvrir la réflexion de l’ensemble des orateurs.
Et si l’accueil de notre propre vulnérabilité était à la source de notre pouvoir le plus important ?
Titre : Pouvoir et vulnérabilité : amis ou ennemis ?
Auteurs : Jean Jouquan, Florence Parent, Marc Sluse, Luc De Keersmaeker, Nathalie Rigaux, Daniel Stéphany, Paul Hermant, Jean-Michel Longneaux, Philippe Dachelet, Darlène Bissot, Morgane Borcy, Justine Fraselle, Justine Henrotin,, Justine Martin, Valérie Praet, , Marc Fourny, Cécile Bolly.